L'Opéra Bastille a donné La Belle au bois dormant, "le ballet des ballets"
Rudolf Noureev
Rudolf Noureev
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| Noureev, par Richard Avedon |
Né en Union soviétique en 1938, à Irkoutsk, Rudolf Noreev est arrivé en France en 1961, lors d'une tournée du Kirov (aujourd'hui Théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg) en France. Il échappe à ses gardes du KGB, en demandant l'asile politique à la France.
Après une carrière mondiale, il prend la tête de la Danse à l'Opéra de Paris, de 1983 à 1989.
C'est alors qu'entrent au répertoire de l'opéra les ballets aujourd'hui les plus célèbres de Bastille. Roméo et Juliette, La Bayadère, Le Lac des cygnes, Cendrillon... Un décorum aujourd'hui archi célèbre, des musiques qui ont pénétré l'univers collectif - quelques mauvais films aidant-, et des chorégraphies classiques mais modernes, des batailles entre Capulet et Montaigu aux sœurs disgracieuses d'une servante admirable en passant par un cygne blanc et un cygne noir...
Ces œuvres ne sont pas des créations de Rudolf Noureev, mais, en quelque sorte, des recréations.
"Ballet des ballets", comme le qualifiait Noureev, La Belle au bois dormant a été créé en 1890 au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, conjointement par Marius Petipa et Tchaikovski, inspirés du conte merveilleux de Charles Perrault.
C'est en 1989 que Noureev remonte l'œuvre pour le Ballet de l'Opéra de Paris d'après la chorégraphie originale. Il en reprend la structure mais recrée une virtuosité oscillant entre ensembles et pas de deux. Il se situe dans la continuité classique du ballet : les œuvres de Petipa et Tchaikovski représentent l'apogée du ballet classique, qui depuis La Belle au bois dormant peut attirer les grands noms de la composition musicale. À celui de Tchaikovski succédèrent ceux de Prokoviev et Stravinski.
Aujourd'hui, La Belle demeure pour moi l'accomplissement parfait de la danse symphonique. Elle exige du chorégraphe de trouver l'harmonie avec la partition de Tchaikovski. Avec La Belle, il ne s'agit pas de créer un événement sans lendemain, mais de produire un spectacle curable, qui maintienne l'excellence d'une compagnie." Rudolf Noureev (propos recueillis en 1989).
Cette recréation parisienne tardive aujourd'hui inscrite au répertoire n'avait pas empêché Noureev de travailler et de mettre en scène l'œuvre de Petipa depuis 1966 (Scala de Milan).
Marius Petipa
Danseur, chorégraphe (Marseille, 1822 - St-Pétersbourg, 1910).
La Saint-Pétersbourg du XIXème siècle prisait la culture française ; Ivan Alexandrovitch Vsevolojski, directeur des théâtres impériaux, était francophile. Il avait pour projet de monter un ballet fastueux, dans le goût de la France de Versailles à l'âge classique. Il choisit de reprendre La Belle au bois dormant de Perrault : une fois ce sujet trouvé, il en commanda la musique à Tchaikovski, déjà reconnu pour ses compositions. Marius Petipa, installé en Russie et reconnu pour ses creations, se vit confier la chorégraphie, et out, avec ce ballet, réaliser son idéal, celui d'un ballet "symphonique", où la musique ne serait pas un simple accompagnement de la danse comme c'était alors le cas selon lui, mais bien au contraire en osmose avec elle, la portant et la transcendant.
Marius Petipa est également l'auteur de Casse-Noisette (1892) et du Lac des cygnes (1895), chorégraphies qu'il réalisa aussi sur des musiques de Tchaïkovski.
Quelques pistes pour en savoir plus :
http://culturebox.francetvinfo.fr/un-espace-permanent-consacre-a-noureev-au-centre-du-costume-de-scene-de-moulins-143933
http://culturebox.francetvinfo.fr/opera-garnier-une-pluie-detoiles-dansent-en-souvenir-de-noureev-133271
http://culturebox.francetvinfo.fr/dvd-valentino-de-ken-russell-pour-les-20-ans-de-la-mort-de-noureev-133147
http://culturebox.francetvinfo.fr/gala-noureev-a-lopera-garnier-linterview-de-brigitte-lefevre-133193
http://culturebox.francetvinfo.fr/vingt-ans-apres-inoubliable-rudolf-noureev-130537
http://culturebox.francetvinfo.fr/revoir-rudolf-noureev-le-prix-de-la-liberte-dans-un-jour-un-destin-130347
Sources : Fondation Noureev, Opéra National de Paris.
